Après la quiétude de la ville sacrée de Bodhgaya, me voilà repartie sur les routes, enfin, les voies ferrées.
Mon but est de rejoindre Rishikesh mais le trajet à partir de Gaya (la ville la plus proche de Bodhgaya ayant une gare) est de 24h par train. Ne voulant pas m’imposer un tel trajet en une seule fois et ayant surtout décidé de prendre mon temps, je fais une nouvelle halte de 2 jours à Varanasi. Cette fois, la ville m’agresse moins. Je prends le temps de flâner à nouveau.
Un baba à Varanasi
Ensuite, direction Delhi pour une journée, où je visite le Tombeau d’Humayun. C’est un mausolée du genre du Taj Mahal. J’ai beaucoup apprécié l’architecture de ce monument ainsi que le calme et la beauté des jardins. Comme quoi, Delhi recèle aussi ses trésors (en plus du Musée National de Gandhi visité la fois précédente).
Tombeau d'Humayun
Depuis Delhi, j’arrive à Haridwar. Le trajet dure normalement 4h30 mais ce jour-là, les voies sont inondées par les pluies diluviennes tombées ces derniers jours. Le train a été immobilisé pendant 2 bonnes heures afin que les voies soient dégagées.
Haridwar, où je reste une après-midi et une nuit, ne m’enchante guère. C’est aussi une ville sacrée de l’Hindouisme où les pèlerins se baignent dans le Gange. Après ces pluies, une partie de la ville est inondée et le Gange est plus haut et plus puissant que jamais. Toute connexion internet est impossible.
Au bord du Gange à Haridwar
Mes voisins de chambre à Haridwar sont une famille en vacances pour une semaine. Leur anglais est assez basique mais on a néanmoins réussi à communiquer. J’ai partagé le petit-déjeûner typique de leur région, le Gujarat, avant mon départ. Ils ont été charmants mais un peu envahissants. Imaginez d’un coup 21 adultes autour de vous, plus 3 jeunes enfants qui n’arrêtent pas de vous prendre en photo. C’est quelque peu oppressant. Evidemment, j’ai eu droit aux questions rituelles posées par la majorité des Indiens. “Quel âge as-tu”, “Es-tu mariée”, “as-tu des enfants”, “quel est ton travail” et ”combien gagnes-tu” ? Dernière question à laquelle je n’ai pas répondu directement en expliquant que le coût de la vie en France est bien plus élevé que celui de l’Inde.
D’Haridwar, je partage un auto-rickshaw pour me rendre au centre de Rishikesh (environ 1h de trajet). Je dois ensuite prendre un autre auto-rickshaw, toute seule cette fois, pour enfin arriver à destination, le quartier d’High Bank de Rishikesh. C’est un coin de verdure à 20mn à pied environ des coins animés de Rishikesh, Lakshman Jhula et Ram Jhula. J’y trouve une guest house sympa et installe mes quartiers. Un peu isolée des coins animés, c’est un bonheur de pouvoir regarder la montagne chaque jour en entendant le flot puissant du Gange. Surtout, j’adore me poser sur la terrasse face à ma chambre et sentir la brise le soir et le matin de bonne heure. L’air est frais à ces heures-là.
Les 3 premiers jours, je récupère de ces plusieurs jours de voyage et ne fais pas grand chose, mis à part dormir, manger, lire et discuter.
Ma chambre à Rishikesh (à droite) avec la terrasse
Vue depuis la terrasse de ma chambre
Vue sur le Gange depuis une terrasse au-dessus de ma chambre
Enfin, après 3 jours de repos, je commence à pratiquer le yoga, raison pour laquelle je me suis rendue à Rishikesh. J’essaye différents cours avec plusieurs professeurs mais mon coeur revient à celui qui enseigne à l’hôtel. Anup est un jeune prof baigné dans le yoga depuis l’âge tendre. Il le pratique à temps complet depuis un an et enseigne seulement depuis 1 mois. Il est aussi passionné que pédagogue. Je pratique le Hatha Yoga 2h matin et soir chaque jour et j’adore ça !
Anup le prof de yoga
Voilà ce que j'arrive à faire après 2 semaines et demi de cours !
Entre 2 séances de yoga, je mange, lis, dors, discute, selon l’envie du moment. Parfois, je me rends dans les quartiers animés afin de prendre un bain de foule et de réentendre les klaxons ! C’est un bonheur à chaque fois de revenir dans le quartier de ma guest house. Je me rends également souvent à mon restaurant de prédilection, situé juste en contrebas de l’hôtel. L’équipe Népalaise est adorable. Je les regarde de temps en temps cuisiner afin d’essayer de reproduire une fois rentrée en France. (c’est pas gagné, ils mettent tellement d’épices différentes). La cuisine majoritairement Indienne est délicieuse !
La cuisine de mon restaurant habituel à Rishikesh et l'équipe Népalaise
Le restaurant à l'atmosphère si relax
Pas de yoga le dimanche soir, j’en ai donc profité pour assister à la Puja (prière Indou) au bord du Gange. Cela m’a paru bien plus beau qu’à Varanasi.
Puja au bord du Gange
Coucher de soleil face au ghat où se déroule la cérémonie Ganga Aarti chaque soir
NB:cette statue est une nouvelle, l'ancienne ayant été emportée par les flots lors des inondations récentes
Jeunes élèves recevant une éducation au temple.
Lors de temps libres, j’ai eu l’opportunité de faire des tours en moto dans la montagne (j’adore!) et de me baigner au pied d’une cascade. Le chemin pour se rendre à la cascade n’est pas des plus aisés car il a été partiellement détruit suite aux inondations. La cascade n'est pas extraordinaire mais après 30 mn de marche en pleine chaleur c'est agréable de s'y baigner.
Dans la montagne aux alentours de Rishikesh
Chemin pour se rendre à la cascade
Comme toute ville située au bord du Gange, Rishikesh est sacrée et les pèlerins se baignent dans le fleuve. Situé à quelques 220 km des sources du Gange, l’eau est encore pure et non polluée. Je me suis laissée convaincre de m’y baigner et j’ai apprécié. L’eau est froide, c’est régénérant !
Route avant d'arriver à la cascade
J’ai eu la chance d’aller à Devprayag, à 70 km de Rishikesh (2 bonnes heures en moto) qui est à la confluence de 2 fleuves. C’est ici que le Gange prend son nom. Cette fois encore, je me suis baignée dans le fleuve, en m’accrochant, car le courant est très fort.
Le paysage montagneux entre Rishikesh et Devprayag est magnifique. La route au bord du précipice est sinueuse et étroite. Elle est parfois complètement défoncée ou réduite à une voie en raison d’éboulis non encore dégagés.
Route entre Rishikesh et Devprayag
Devprayag
Lieu de baignade dans le Gange à Devprayag
En 1968, les Beatles se sont rendus dans un ashram à Rishikesh où ils ont composés de nombreuses chansons et notamment l'essentiel des titres du " White Album ". L'Ashram aujourd'hui abandonné est envahi par la végétation et les singes. La présence des Beatles ici en a fait un lieu mythique qui se visite.
entrée de l'Ashram du Maharishi Mahesh Yogi où se rendirent Les Beatles
Je vis tranquillement à Rishikesh et profite de la douceur de vivre. C'est une retraite, loin de nos préoccupations quotidiennes Françaises et des turbulences de la vie. C’est divinement ressourçant !